jeudi 29 décembre 2016

Ce qui change le 1er janvier en France.

Comme à chaque nouvelle année, un grand nombre de mesures administratives entrent en vigueur. Nous nous sommes permis de reprendre un article du Nouvel Observateur publié le 28 décembre.

Généralisation des paquets de cigarettes sans logo, étiquetage de l'origine des plats cuisinés, divorce sans juge ou encore congé pour aider un proche malade : de nombreux changements vont intervenir à partir du 1er janvier dans la vie quotidienne des Français.

# Plats cuisinés


Au-delà de certains seuils (8% de viande, 50% de lait), les plats cuisinés devront obligatoirement mentionner l'origine de ces ingrédients. Seules les préparations 100% viande française ou 100% lait français pourront porter l'étiquette "Produit d'origine française".

# Sacs plastiques


Les sacs plastique très fins, déjà bannis des caisses des commerces depuis juillet, le seront des rayons fruits et légumes. Sont autorisés les sacs faits d'un mélange plastique-amidon, en papier, en tissu ou en plastique épais.

# Pesticides


Les pesticides, fongicides et insecticides ne seront plus en vente libre. Et ils ne pourront plus être utilisés pour l'entretien des espaces publics, à l'exception des terrains de sport et des cimetières.

# Congé pour aider un proche


Les salariés qui aident un proche malade, âgé ou handicapé, peuvent bénéficier d'un congé sans solde d'une durée de trois mois, renouvelable une fois, sans avoir à justifier d'un lien de parenté.

# Don organes


Les personnes qui refusent de donner leurs organes après leur décès peuvent s'inscrire en ligne sur le registre national des refus - et non plus seulement par courrier postal. Elles peuvent aussi exprimer leur volonté à leurs proches.

# Smic


Le salaire minimum horaire passera de 9,67 à 9,76 euros brut, soit un total de 11 euros net par mois en plus pour un temps plein.

# RSA par internet


La demande de Revenu de solidarité active (RSA) se fera via le site internet de la Caisse d'allocations familiales sans avoir à fournir de justificatif. Et le montant sera ajusté tous les trois mois.

# Divorce


On pourra se passer de juge pour se séparer de son conjoint par consentement mutuel. Une convention de divorce, contresignée par les avocats et enregistrée chez un notaire, suffira.

Une Agence nationale est créée pour prévenir et recouvrer les impayés de pensions alimentaires.

# Assurances


La taxe prélevée sur chaque contrat d'assurance (auto, habitation...) pour indemniser les victimes du terrorisme sera relevée de 4,30 à 5,90 euros.

# Tabac


Généralisation des paquets de cigarettes "neutres", sans logo, à tous les types de tabac : mini paquet, cigarettes slim, cigarettes au goût de menthe ou de fruit.

# Tiers payant chez le médecin


Les médecins ne pourront pas refuser aux femmes enceintes et personnes souffrant d'une affection de longue durée la dispense d'avance des frais remboursés par la Sécu (ce sera le cas en novembre pour tout le monde). Ils garderont le choix d'appliquer le tiers payant pour la part mutuelle.

# Sortie d'hôpital


Les hôpitaux et cliniques devront remettre au patient qui sort une "lettre de liaison" (synthèse médicale du séjour, traitements reçus, ordonnance de sortie, etc.) pour assurer la continuité des soins.

# Gazole, pollution


Le litre de gazole augmente de 1 centime, celui d'essence baisse d'autant pour réduire l'avantage tarifaire du gazole, cancérogène.

A Paris, les vignettes identifiant de couleurs différentes les véhicules en fonction de leur niveau de pollution seront obligatoires à partir du 16 janvier, y compris pour les motos.

# Pièces détachées auto


Les garagistes doivent proposer des pièces détachées d'occasion afin de privilégier l'utilisation de pièces recyclées.

# Infractions routières


Les entreprises devront communiquer le nom de leurs salariés ayant commis une infraction au code de la route avec les véhicules de société.

# Vitres teintées


Interdiction du "surteintage" des vitres avant des voitures (latérales et pare-brise) pour des raisons de sécurité routière, sauf pour les personnes malades de la peau et les véhicules blindés. Sous peine de 135 euros d'amende et un retrait de 3 points.

# Bulletin de paie


L'employeur pourra envoyer les bulletins de paie sous forme électronique, sauf opposition du salarié. Ils seront consultables sur le site internet du Compte personnel d'activité.

# Gaz, eau


La facture de gaz des 5,8 millions de clients d'Engie (ex-GDF Suez) augmentera de plus de 5%.

Les fournisseurs d'eau devront mentionner le prix au litre (hors abonnement) sur les factures.

# Bonus a l'électrique


Bonus de 1.000 euros pour l'achat d'un véhicule deux ou trois roues motorisé électrique. Maintien de celui de 10.000 euros quand on remplace une vieille voiture diesel par une électrique.

# Rénovation énergétique


Le crédit d'impôt transition énergétique (CITE), qui octroie un allègement fiscal de 30% pour réaliser des travaux de rénovation énergétique dans son logement principal, est reconduit en 2017. Il devient cumulable avec l'éco-prêt à taux zéro.

# Services à domicile


Le crédit d'impôt dont bénéficient les actifs et retraités imposables employant un salarié à domicile est étendu à tous, et notamment les retraités non imposables. Les ménages concernés recevront un chèque du Trésor public en 2018 pour les dépenses engagées en 2017.

# Aide aux jeunes


Généralisation à toutes les régions de la garantie jeunes, un accompagnement renforcé d'une durée d'un an, avec 460 euros d'aide par mois. Ouvert aux jeunes qui ne sont ni étudiants, ni salariés, ni stagiaires.

# Tiers payant


Les femmes enceintes et les patients atteints d'une affection longue durée sont dispensés d'avancer des frais remboursés par la Sécu. Pour les autres, il faudra attendre novembre.

# Timbre


Les tarifs du courrier de La Poste augmentent : de 6,3% pour la lettre prioritaire, qui passe de 80 à 85 centimes ; de 4,3% pour la lettre verte, qui passe de 70 à 73 centimes.

vendredi 16 décembre 2016

Les 60 ans de Gaston Lagaffe

Voilà bientôt 60 ans de la première parution de Gaston Lagaffe au journal Spirou. À l'occasion, la bibliothèque du centre Georges Pompidou propose l'exposition "Gaston, au-delà de Lagaffe"


C'est en effet en 1957 que le dessinateur belge André Franquin, en compagnie d'Yvan Delporte, crée le personnage de cet employé de bureau, incorrigible fainéant, aux idées aussi géniales


que farfelues





Un non-personnage, un "héros sans emploi" (à l'opposé de son créateur, qui avait la réputation d'être plutôt un stakhanoviste), Gaston a vu sa série s'étoffer de nombreux personnages (Longtarin, Prunelle, Mlle Jeanne ...) avec lesquels Franquin et Delporte inventent une rédaction fictive dans un rédactionnel intitulé "Spirou, comment c'est fait ?" où sont présentés tous les personnages avec leur fonction. On ne saura s'étonner que la fonction de notre cher Gaston soit "...?...?
Un peu moins flemmard mais tout aussi attachant, l'âge d'or du personnage commencera avec la disparition d'un autre personnage de Franquin (Spirou). C'est à partir de ce moment que les inventions loufoques se succèdent:

La piste de ski pour escalier,


le gaffophone, une sorte de kora perfectionnée,


ou l'astucieux Mastigaston, permettant de mâcher sans se mordre les joues



Le gang des gaffeurs, paru en 1974, marquera la fin des publications régulières de Gaston Lagaffe, même si Franquin réussit, peu avant son décès à publier un dernier album: Gaffe à Lagaffe! (décembre 1996)


samedi 10 décembre 2016

Voyage: Toulouse, le Canal du Midi et la Cité de l'espace.



Complet!


C'est la septième année d'affilée que le Département de Français propose un voyage. Entre le 28 avril et le premier mai, nos deux collègues, en voyagistes bénévoles, vous invitent à visiter Toulouse (la ville rose), le Canal du Midi et la Cité de l'Espace.

Pour vous inscrire, cliquez ici.





jeudi 8 décembre 2016

Gotlib



La bande dessinée française en deuil. Marcel Gottlieb, dit Gotlib, s'est éteint le 4 décembre dernier.
Il ne dessinait pratiquement plus depuis le milieu des années 80. Cependant, les trente années qu'il a passées à sa table à dessin nous ont légué des personnages inoubliables:

Gai Luron



Superdupont



Pervers-Pépère



D'abord parrainé par Goscinny, coauteur avec lui de Les Dingodossiers (présents sur ce blog), c'est la création de L'Écho des savanes avec Mandryka et Bretécher qui a permis en France "l'accès de la BD à l'âge adulte".


En 1975 (le premier avril, ça ne pouvait pas être autrement), il lance son propre journal Fluide Glacial, où il va étaler tout son humour corrosif, délirant et provocateur, dans le genre "scato-rigolo".


Pour en savoir plus sur ce que Gotlib a signifié pour la BD, nous vous conseillons vivement de lire cet article

Et, surtout, de lire son oeuvre, où vous pourrez apprécier sa prodigieuse verve.



samedi 3 décembre 2016

mercredi 30 novembre 2016

Les réseaux sociaux et le vocabulaire



Féru d’Internet ? Accro de réseaux sociaux ? Vous assistez, un peu perplexe sans doute, à la déferlante de mots anglais qui envahissent ce domaine. Quelques-uns (tweet, tweeter) ont même fait leur entrée dans Le Petit Robert. D’autres, bien que couramment employés (liker, l’acronyme LOL que le très français MDR n’arrive pas à détrôner), attendent patiemment. Des anglicismes, certes, mais rappelons-nous que, malgré ce « courriel » si cher aux Québécois, les Français préfèrent toujours « e-mail ».

Cela va de soi qu’il ne faut pas se presser d’entériner ces néologismes, d’autant que certains d’entre eux se sont déguisés en courant d’air (qui se souvient de « poker » , ce petit bonjour sur Facebook ?). Pourtant, ce qui ne serait pas plus mal, c’est que nous commencions tous par bien prononcer les noms des réseaux sociaux, en nous aidant de ce lien.

dimanche 27 novembre 2016

La saison des prix littéraires 2016. Le prix Goncourt des lycéens.

La révélation littéraire de la rentrée, Gaël Faye, a reçu le Goncourt des lycéens, pour son premier roman Petit pays. Auteur-compositeur-interprète avant d'être écrivain, le Franco-rwandais Gaël Faye avait également été sélectionné pour les prix Goncourt et Interallié.


 


"Petit pays n'est pas du tout mon histoire" a-t-il déclaré sur ce roman qui a séduit le jury constitué d'environ 2000 élèves.

samedi 19 novembre 2016

Grand écran à l'EOI


Comme chaque année, nous aurons l'occasion de voir quelques-uns des films qui ont été à l'affiche en France ces derniers mois. Ce sera le mercredi 23 et le jeudi 24. Vous pouvez accédez aux critiques du magazine Télérama en cliquant sur les titres.










Venez nombreux!

Paul Éluard chanté par Les Enfoirés

La tournée des Enfoirés va bientôt commencer. Comme clip-hymne, ils ont choisi le célèbre poème de Paul Éluard, Liberté, mis en musique par Marc Lavoine.



Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom

Sur tous mes chiffons d’azur
Sur l’étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J’écris ton nom

Sur les champs sur l’horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J’écris ton nom

Sur chaque bouffée d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l’orage
Sur la pluie épaisse et fade
J’écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J’écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J’écris ton nom

Sur la lampe qui s’allume
Sur la lampe qui s’éteint
Sur mes maisons réunies
J’écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Du miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J’écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J’écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J’écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J’écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté.

Paul Eluard

Poésie et vérité 1942 (recueil clandestin)
Au rendez-vous allemand (1945, Les Editions de Minuit)




Claire Sarti, la petite-fille du poète, donne son avis sur le morceau des Enfoirés: "Pour la nouvelle chanson des Enfoirés, emblème annuel des Restos du cœur, l'association souhaitait utiliser le texte de Liberté. Madame Colucci a envoyé à ma mère une lettre modeste et charmante sollicitant l'usage gratuit des vers d'Eluard. Ma mère, mes frères et moi ne pouvions qu'être attentifs à cette demande, car nous soutenons régulièrement Les Restos du cœur. Et nous nous sommes dit que c'était mieux qu'un simple don en argent [...]  C'est mieux que ce qu'on attendait, parce que les rythmes sont souvent assez rudimentaires. Là, ils sont plus élaborés. Cela donne en effet à ces mots une sorte de nouvelle vie, tout à fait en accord avec l'engagement d'Eluard, qui voulait soutenir concrètement les gens" confie-t-elle.



dimanche 13 novembre 2016

La saison des prix littéraires 2016. Prix De Flore et Prix Interallié.

Le prix de Flore, du nom du célèbre café de Saint-Germain-des-Prés, attribué à Nina Yargekov pour Double nationalité (P.O.L.). Le jury, présidé par Frédéric Beigbeder, a salué ce roman où l'auteure ausculte les problèmes identitaires des enfants d'immigrés.







D'un autre côté, le jury de l'Interallié a décerné son prix à Serge Joncour pour son roman Repose-toi sur moi (Flammarion), un roman optimiste, une histoire d'amour qui finit bien.


Cours de théâtre en français

Aimez-vous le théâtre? Avez-vous déjà pensé à en faire en français?.
Las Armas vous propose une activité qui vous aidera non seulement avec la langue française, mais à prendre la parole en public, à retrouver du plaisir lorsque vous vous exprimez, pour, finalement, dépasser votre timidité.


dimanche 6 novembre 2016

La saison des prix littéraires 2016. Prix Goncourt et Prix Renaudot.

Goncourt et Renaudot ont été décernés le 3 novembre. Les deux prix avaient en commun deux auteurs, Leïla Slimani et Régis Jauffret, mais le jury Goncourt avait la priorité du choix et le doublon n'était pas possible.

C'est finalement Leïla Slimani qui a reçu le Goncourt pour son deuxième roman Chanson douce (Gallimard).



Le jury du prix Renaudot qui se réunissait au même moment a quant à lui décerné son prix 2016 à la romancière et dramaturge Yasmina Reza pour Babylone (Flammarion)
Marie Charlotte Furiet nous parle de ce roman:




Pour le cas où vous n'auriez jamais essayé un synthétiseur de voix, écoutez ce commentaire !

La saison des prix littéraires 2016. Prix Médicis.

Le 2 novembre, Ivan Jablonka recevait le prix Médicis pour Laëtitia ou La fin des hommes (Seuil), un livre qui n'est pas un roman, mais l'enquête menée par l'auteur sur la vie et les conditions du meurtre de Laëtitia Perrais.




Le prix Médicis essai, lui, a été attribué à Jacques Henric pour un autre livre paru au Seuil: Boxe.

Quant au prix Médicis étranger, qui récompense un roman traduit, il est allé à Steve Sem-Sandberg pour Les élus (Robert Laffont).

Poésie en français à "Las Armas"


mercredi 2 novembre 2016

Chanson française au "Teatro de la estación"




Une sélection de chansons interprétées originellement par des femmes (Piaf, Barbara, Hardy, mais aussi Zaz, Dion ou Stacey Kent) revisitées par la voix de Paco Cuenca, avec Coco Balasch à la contrebasse et Chema Callejero au piano.

mardi 1 novembre 2016

La saison des prix littéraires 2016. Prix de l'Académie française.

L'Académie française a décerné le grand prix du roman 2016 à la journaliste et romancière Adélaïde de Clermont-Tonnerre, pour son deuxième roman Le dernier des nôtres (Grasset).
L'éditorial du Figaro littéraire, en date du 1er septembre, notait: "Pour son deuxième livre, à l'évidence ambitieux, elle n'a pas fait les choses à moitié. Elle nous offre un roman d'aventures qui saisit une part de l'histoire contemporaine [...], avec force péripéties, rebondissements et figures attachantes."



Le premier roman d'Adélaïde de Clermont-Tonnerre, Fourrure, publié en 2010, avait été récompensé par le prix Françoise-Sagan.

mercredi 26 octobre 2016

La saison des prix littéraires 2016. Femina.

Le prix Femina, avec un jury exclusivement féminin, a été attribué, ce mardi 25 octobre à Marcus Malte pour son roman Le garçon.

"Ce livre est une grande épopée, une histoire magnifique qui ressuscite le mythe de l'enfant sauvage qui parvient à la civilisation", a résumé Mona Ozouf, présidente du prix Femina. "Qu'il écrive pour les adultes ou pour les plus jeunes, Marcus Malte mérite de figurer dans le carré d'as des stylistes français." Claude Mesplède, Le Magazine littéraire.

Malte, auteur d'une dizaine de romans abondamment récompensés, nous parle de Le garçon:


Le prix Femina du roman étranger a été attribué à Rabih Alameddine pour Les Vies de papier (Les Escales), et le Femina de l’essai à Ghislaine Dunant pour Charlotte Delbo, la vie retrouvée (Grasset).

dimanche 23 octobre 2016

Écologie et chanson.

D'habitude, la "chanson française" est définie comme le genre qui met en valeur la langue française par opposition aux formes musicales dominantes de l'industrie musicale.

Si cette tradition vient de loin (n'oublions pas "Plaisir d'amour", écrite en 1784, reprise par la célèbre "Can't help falling in love"), il n'est pas moins vrai que, de nos jours, la différence entre chanson (terme prestigieux) et variété (péjoratif) dépend souvent plutôt de la bienveillance du critique que de la forme musicale.

En effet, depuis un certain temps, la chanson française adopte volontiers des formes et rythmes de la musique anglo-saxonne. Nous vous proposons d'écouter quelques morceaux appartenant à la "fibre engagée écolo" de ladite chanson, mais sur des airs et des arrangements qui nous éloignent de la traditionnelle java.


Tryo L'hymne de nos campagnes





Ridan Objectif Terre





Yannick Noah Aux arbres citoyens






Et tout ça, c'est bel et bien de la bonne vieille chanson, tout comme Piaf, Montand, Brel, Brassens, Moustaki! Écoutez sinon cet hommage à Brassens:


Sinsemilia La mauvaise réputation (Georges Brassens, 1952) 



Et vous, quel est votre avis? Tryo, Sinsemilia mais aussi Zaz, Stromaé, Sansévérino, Camille, Renaud, Cabrel, etc, c'est de la chanson ou de la variété?

vendredi 14 octobre 2016

Yves Montand



Né le 13 octobre 1921 et décédé le 9 novembre 1991, Yves Montand incarne l'un des mythes de la culture française surgie dans les années 50.
"Formidable sismographe des pulsions du XXe siècle" (Patrick Rotman), cet enfant d'immigrés italiens fuyant Mussolini a été aussi célèbre par son oeuvre, aussi importante dans la variété que dans le cinéma, que par son action politique.
En effet, il a une enfance difficile, une enfance de petit "rital" qui subit la xénophobie de certains Français. Après son mariage avec Simone Signoret, il prendra l'habitude de recevoir des intellectuels de gauche (Sartre, Beauvoir), ce qui lui vaut d'être étiqueté de communiste. Les Français ont donc le droit de se sentir choqués lorsqu'il affirme, en 1984, «Si un homme de plus de cinquante-cinq ans et encore membre du Parti communiste veut me rencontrer et me dire bonjour, je lui fous sur la gueule.»
À vrai dire, il s'est toujours montré contraire à toute forme de totalitarisme. il a aussi bien joué dans "Z" (1969) contre la dictature des colonels grecs, que dans "L’Aveu" (1970) contre la dictature communiste, sans oublier "La solitude du chanteur de fond" où il réagit contre la prise du pouvoir chilien par le Général Pinochet.



La mémoire collective étant moins aimable avec les interprètes qu'avec les auteurs-compositeurs (il n'a pas écrit une seule de ses chansons), il nous aura quand même laissé quelques chansons mémorables:



Ou, pour parler cinéma, l'inoubliable Papet de Jean de Florette et Manon des sources



dimanche 2 octobre 2016

C'est la rentrée!



Le 3 et 4 octobre c'est la rentrée à l'EOI. Élèves ou professeurs, jeunes ou adultes, ce moment est toujours un peu particulier. Il est temps de se réunir autour de la langue française, mais aussi de la culture, le cinéma ...

Juste pour vous amuser, reconnaissez-vous quelqu'un dans les descriptions de cette jeune youtubeuse?





Bonne rentrée à toutes et à tous!


dimanche 12 juin 2016

À propos de la réforme de l'orthographe (et 4)

Notre révision de la réforme de l'orthographe touche à sa fin. On a vu défiler des trémas qui se déplaçaient vers la voyelle contigüe, des accents circonflexes qui sombraient dans l'abime et des accents aigus qui se retournaient allègrement sur eux-mêmes au moindre évènement pour devenir des accents graves. Mais ce n'est pas tout, d'autres éléments n'ont pas été épargnés par ce fléau qui menace de sévir en France dès la rentrée scolaire.

www.ouest-france.fr
Le trait d'union est à son tour touché par les recommandations de l'Académie, qui préconise sa généralisation dans les numéraux composés: nous pourrons désormais nous mettre sur notre trente-et-un ou faire les quatre-cents coups au lieu des traditionnels trente et un et quatre cents. Attention cependant! Million, milliard, millier sont des noms, donc ils ne sont ni précédés ni suivis d'un trait d'union: trois millions quatre-cent-mille-deux-cent-huit. Mieux vaut l'écrire en chiffres!

Par contre, dans d'autres cas la nouvelle orthographe nous invite à enlever ce trait d'union et à souder les deux éléments de certains noms composés; difficile d'établir une règle qui permette de s'y retrouver dans cet océan de noms qui peuvent ou non supprimer leur trait d'union; il s'agit tantôt de noms composés d'un élément verbal suivi d'une forme nominale ou de 'tout' (boutentrain, crochepied, croquemonsieur, fourretout, passepartout, portemonnaie, tirebouchon, piquenique...), tantôt de noms composés d'éléments nominaux et adjectivaux (arcboutant, autostop, bassecour, branlebas, hautparleur, terreplein...), tantôt finalement d'onomatopées ou de mots expressifs d'origines diverses: froufrou, grigri, mélimélo, pêlemême... Bref, il faudra changer son traintrain, faire un beau tour de passepasse, et travailler d'arrachepied pour faire cuire le tournedos dans un faitout sans gâcher le millefeuille que la sagefemme mijote alors que le hautparleur débite son prêchiprêcha.
http://www.etaletaculture.fr/
Le trait d'union est également à l'honneur quand on aborde le cas du pluriel de certains noms composés formés d'un verbe suivi d'un complément d'objet direct au singulier (garde-meuble, essuie-main, perce-neige, tord-boyau, trouble-fête) ou alors d'une préposition suivie d'un nom au singulier (après-midi, sans-abri, sous-verre); dans ces mots, autrefois invariables, le second terme prendra la marque du pluriel quand le mot composé sera lui-même au pluriel: des abat-jours, des à-pics, des après-skis, des gratte-ciels, des ouvre-boites, des pousse-cafés: un vrai casse-tête ou des remue-méninges ? En tout cas, c'est à utiliser au compte-goutte si on ne veut pas devenir des pisse-vinaigres. D'autant que, comme d'habitude, il y a des exceptions: par exemple, si le nom prend une majuscule (prie-Dieu) ou s'il est précédé d'un article singulier (trompe-l'oeil, trompe-la-mort), le nom ne prend pas de marque au pluriel.

Mais la réforme de l'orthographe a aussi pour but de corriger des désordres ou des anomalies à l'intérieur de certaines familles de mots, ce qu'on appelle dans le jargon linguistique les 'séries désaccordées', des erreurs que l'orthographe a introduites il y a parfois des siècles mais qu'elle s'est obstinée à préserver. Pourquoi continuer d'écrire chariot, avec un seul /r/ alors que les autres mots de sa famille (charrette) en contiennent deux ? On écrira donc tout naturellement charriot comme on écrira combattif (avec les deux /t/ de combattre), bonhommie (avec les deux /m/ de bonhomme) ou boursouffler (avec les deux /f/ de souffler): vous ne croyez pas que c'est une imbécillité que d'écrire ce mot avec deux /l/ alors qu'imbécile n'en a qu'un seul ? Vous voyez bien que tout n'est pas mauvais dans cette réforme...

Et dans ce chapitre, celui des anomalies, c'est le mot ognon qui figure en tête du classement des plus controversés, largement devant nénufar (qui ouvrira peut-être la porte à de nouvelles suppressions jugées inutiles du groupe ph) et autres tocades (au lieu de toquades) plus ou moins douçâtres (jadis douceâtres)...

Image d'Odile MEYLAN dans la Tribune de Genève

Certaines de ces mesures ont été entérinées (c'est-à-dire confirmées) par l'usage en toute simplicité, notamment celles qui visaient la régularisation des accents graves devant une voyelle muette, y compris les futurs et les conditionnels des verbes du type céder, ou encore d'autres mots dont la prononciation réclamait un accent que la graphie se refusait à accepter (par exemple asséner, bésicles ou québécois); pareil pour certains mots d'origine étrangère dont les pluriels ont été régularisés (confettis, barmans ou cherrys). Dans d'autres cas, l'usage ne s'est pas complètement généralisé et l'on assiste toujours à une cohabitation des deux graphies qui, semble-t-il, devrait se prolonger dans le temps.

www.viberadio.ci

Et pour tous ceux qui voudraient en savoir plus et analyser la polémique dès le début, voici le document qui a tout déclenché, Les rectifications de l'orthographe, de l'Académie Française.

vendredi 13 mai 2016

Les 70 ans de Lucky Luke

Voici à quoi ressemblait, en décembre 1946, le célèbre Lucky Luke lors de sa première apparition dans une BD; c'était une histoire intitulée Arizona 1880, dans l'almanach Spirou fondé par Jean Dupuis, et elle annonçait déjà la couleur de notre cow-boy: joyeux drille, sur son éternel compagnon Jolly Jumper, fredonnant des airs et prêt à aider tout le monde, mais pas de cigarette aux lèvres pour l'instant:


Depuis, des dizaines d'aventures pour construire en 70 ans tout un univers qui n'a jamais arrêté de tourner et de grandir: plus de 70 albums (le dernier en date, Les tontons Dalton, a été publié en 2014 chez Lucky Comics, Dargaud) et plus de 300 millions d'exemplaires vendus, sans compter les films d'animation et autres produits associés, ont fait de Lucky Luke un véritable best-seller de la BD.


Et pendant ce temps il a un peu changé; sa tenue, d'abord. Au début c'était, dit-on, un clin d'oeil du dessinateur Morris à sa Belgique natale (qu'on ne s'y trompe pas, Morris n'est en réalité qu'une graphie alternative pour Maurice, le vrai prénom de l'auteur): pantalon noir, chemise jaune, foulard rouge, les trois couleurs du drapeau belge. Bientôt, notre héros ajoutera un boléro (gilet) noir qu'il ne quittera plus et troquera son pantalon noir contre un jean qui sera tout naturellement bleu; les bottes marron et le chapeau blanc l'ont aussi accompagné pendant toutes ses aventures. Les traits arrondis et tout simples des personnages ont également évolué au fil du temps, passant d'une esthétique assez naïve, inspirée du dessin animé de l'époque, à une apparence bien plus stylisée et complexe dont témoigne la longue mèche noire de Lucky Luke, devenue progressivement l'un de ses traits caractérisques.


Morris était au début le seul auteur des aventures de Lucky Luke, il s'occupait des dessins et écrivait des scénarios qu'on a considérés parfois comme plutôt pauvres, l'essentiel restant l'image et la sensation de mouvement. Cependant, dans les années 1950 il rencontre aux États-Unis René Goscinny (eh oui, le co-auteur, entre autres, d'Astérix avec Uderzo, d'Iznogoud avec Tabary ou du Petit Nicolas avec Sempé), qui s'occupera désormais des scénarios; ceux-ci deviennent alors plus riches et la série gagne encore des adeptes.
Le fil qui chante (Dupuis, 1977)

Après la mort de Goscinny en 1977, toute une pléiade de scénaristes se sont succédé à sa place, alors que Morris assurait toujours les dessins. En 2001, c'est Morris qui disparaît et c'est un dessinateur français, Achdé (c'est-à-dire H. D., Hervé Darmenton, tout comme Hergé, le créateur de Tintin, était R. G., Georges Rémy) qui s'occupera des dessins, le dernier scénario étant à la charge de Laurent Gerra et Jacques Pessis.


On l'a vu, le cow-boy solitaire ne fumait pas (au moins en public) au début; la cigarette est venue plus tard et est devenue un élément incontournable dans la description du personnage. Cependant, le succès de Lucky Luke outre-Atlantique et les adaptations pour le dessin animé ont entraîné des changements qui sont restés à tout jamais: certains le jugeaient trop violent, d'autres pensaient qu'il n'était pas de bon ton que notre héros se promène à longueur de BD une cigarette aux lèvres, d'où l'apparition du brin de paille dans la bouche de Lucky Luke ou le retour des frères Dalton, qui avaient pourtant été pendus quelque temps auparavant...

Bref, le cow-boy solitaire, celui qui est censé représenter le bien qui lutte contre le mal, qui combat les injustices partout dans le Far West et surtout celui qui 'tire plus vite que son ombre', fêtera cette année ses 70 ans avec ses compagnons de voyage: Jolly Jumper, un cheval tellement intelligent qu'il est capable de tirer son maître des pires difficultés et qui sait même jouer aux échecs; Rantanplan, un chien plutôt stupide, incapable d'accomplir les ordres qu'on lui donne, l'antithèse de Rintintin, de Milou ou d'Idéfix; les frères Dalton, du plus petit et méchant (Joe) au plus grand et maladroit (Averell), en passant par Jack et William (sans oublier Ma Dalton, la mère de la fratrie), ou Billy the Kid et Calamity Jane, inspirés de personnages historiques.


L'année sera riche en hommages à Lucky Luke et à son créateur, à commencer par la BD qui vient juste de paraître chez Dargaud, signée Matthieu Bonhomme, sous le titre très alléchant de L'homme qui tua Lucky Luke, ou l'exposition exceptionnelle L'art de Morris - L'homme qui inventa Lucky Luke, qui se déroule au Musée de la Bande dessinée d'Angoulême jusqu'au 18 septembre. Et une nouvelle aventure du cow-boy solitaire est attendue en novembre! Pour plus d'informations, n'hésitez pas à aller sur le site lucky-luke.com.

Joyeux anniversaire, 'poor lonesome cowboy'!

  


vendredi 6 mai 2016

Voyage: Tours et châteaux de la Loire (4)

Le groupe de voyageurs est finalement de retour, voyage sans encombres après avoir parcouru la Touraine pendant quelques jours désormais inoubliables: camaraderie, paysages, histoire, monuments, gastronomie, culture et bien sûr le français, tout était au rendez-vous, y compris les hésitations et la difficulté à communiquer dans une autre langue que la sienne.

Mais lisez plutôt ce que nous racontent les deux profs qui ont organisé le voyage à Tours et aux châteaux de la Loire (sans oublier le Cher ou la Vienne), cela vous donnera peut-être envie de participer la prochaine fois? Et n'hésitez pas à nous envoyer vos commentaires!

« Ne me demandez plus pourquoi j’aime la Touraine. Je ne l’aime ni comme on aime son berceau, ni comme on aime une oasis dans le désert; je l’aime comme un artiste aime l’art; je l’aime moins que je ne vous aime, mais sans la Touraine, peut-être ne vivrais-je plus. » Honoré de Balzac, Le Lys dans la vallée.
« La langue française est une femme. Et cette femme est si belle, si fière, si modeste, si hardie, touchante, voluptueuse, chaste, noble, familière, folle, sage, qu’on l’aime de toute son âme, et qu’on n’est jamais tenté de lui être infidèle. » Anatole France, Les Matinées de la Villa Saïd.
« Et nous voilà de retour! C'est la sixième fois que le Departamento de Francés de l'EOI 1 organise un voyage en France, et l'enthousiasme des professeurs et des élèves qui y participent ne cesse de grandir. En tant que professeurs, nous tenons à faire part des sentiments que nous éprouvons lors de ces petites escapades en France. Tout d'abord, l'inquiétude avant de partir: "Est-ce que tout se passera bien?", "Le voyage sera-t-il à la hauteur des attentes des élèves?". Ensuite, le jour "J" arrive et, au moment du départ, nous savons que oui, que tout ira bien: les visages des participants, même ensommeillés, ne laissent aucun doute: cette année aussi nous allons passer quelques jours magnifiques. Des journées où nous découvrons (ou redécouvrons) des lieux incontournables, des lieux touristiques mais aussi la France profonde, des journées où nous avons l'occasion de parler la langue que nous aimons, avec les Français mais aussi avec nos élèves, des journées où nous rions ensemble et où nous vivons des situations parfois invraisemblables, des journées où on voit se tisser des liens personnels qui ne seraient pas possibles ailleurs. Et finalement, le retour. Les longues heures dans l'autocar nous permettent de passer encore un peu de temps ensemble en savourant les souvenirs de tout ce que nous avons vu et fait et en éprouvant déjà une certaine nostalgie. Alors, nous vous disons: "À l'année prochaine... peut-être!" »
Et voici quelques photos qu'elles ont prises au hasard des visites; le château de Chenonceau:




La ville d'Amboise et la Chapelle Saint-Hubert où repose la dépouille de Léonard de Vinci:




Les célèbres maisons à colombages et les terrasses de la place Plum' (Plumereau) à Tours,




Azay-le-Rideau avec le guide et de belles tulipes blanches:




Chinon la médiévale, où Jeanne d'Arc a rencontré le roi Charles VII,




Le château de Chambord et son escalier magique...




Nous remercions très vivement nos deux collègues d'avoir organisé ce nouveau voyage (et tout ce qui va avec: dossier pédagogique, déplacements, hôtel, visites guidées, soutien personnalisé... tant de travail qu'on ne voit pas!) et nous en profitons pour féliciter aussi les 41 intrépides voyageurs qui ont osé franchir le pas de cette porte souvent difficile qu'est la langue française: nous sommes absolument certains qu'ils auront envie de recommencer dès que l'occasion se présentera.

lundi 2 mai 2016

Le Boléro, de Maurice Ravel

Cette année, le 1er mai sera célèbre pour autre chose que pour la fête du travail ou la fête du muguet. En effet, le 1er mai 2016 est le jour où le Boléro de Maurice Ravel est tombé dans le domaine public, 88 ans après sa première interprétation à l'Opéra de Paris.
Composée à des fins plutôt expérimentales, cette musique de ballet, dont l'auteur disait "Je n'ai écrit qu'un seul chef-d'oeuvre, malheureusement il ne contient pas de musique" tire sa force des effets d'orchestration et d'un crescendo qui reste sans doute le plus célèbre du monde.



« On a coutume de dire qu’une exécution du Boléro commence toutes les dix minutes dans le monde. Puisque l’œuvre dure dix-sept minutes, elle est donc jouée à tout moment quelque part », explique Laurent Petitgirard, compositeur et président de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem). « Et on peut penser qu’on va l’entendre encore plus à présent, dans des publicités ou dans des films. »

mercredi 27 avril 2016

Voyage: Tours et châteaux de la Loire (3)

Printemps oblige, la météo s'annonce plutôt maussade pour les jours qui viennent en Touraine, avec quelques pluies faibles et des températures assez fraîches pouvant même descendre au-dessous de zéro degré! Cependant, cela ne saurait entamer la bonne humeur et l'ambiance de camaraderie de notre groupe de voyageurs qui sont partis aujourd'hui à l'aube à la découverte de cette belle région et de ses célèbres châteaux, dont nous vous avons parlé il y a quelques semaines.

Tours sera le camp de base de l'expédition, qui prendra sans doute le temps de boire un verre place Plumereau, l'un des plus beaux fleurons de la ville, avec ses maisons à colombages:


Puis, on l'a déjà raconté, ce sera le tour de quelques-uns des plus imposants châteaux de la Loire, mais aussi de la ville de Chinon:


Nous souhaitons un excellent voyage à nos deux collègues et aux 41 voyageurs, et nous avons hâte qu'ils nous racontent ici même et dans le détail cette expérience inoubliable.

Bonne route!



vendredi 15 avril 2016

À propos de la réforme de l'orthographe (3)

Notre troisième chapitre consacré à la réforme de l'orthographe va porter sur l'accent grave, qui est appelé à remplacer l'accent aigu de l'orthographe traditionnelle lorsque la syllabe qui contient celui-ci est suivie d'un -e muet; la nouvelle orthographe entend ainsi reproduire graphiquement une prononciation ouverte qui s'est imposée depuis bien longtemps. Désormais, il devient non seulement tout à fait légitime mais aussi règlementaire d'écrire évènement au lieu du traditionnel événement (et pas que le jeudi), et même en période de sècheresse on aura toujours du mal à acheter allègrement du cèleri dans la crèmerie.

www.spellandsound.com


Là où l'application de cette règle se fait sentir particulièrement, c'est dans la conjugaison du futur et du conditionnel de verbes comme accéder, protéger, léguer, rapiécer... Comme on vient de l'expliquer, la conjugaison voulue par la nouvelle orthographe remplacerait donc l'accent aigu par l'accent grave devant une syllabe précédant un -e muet: à tous ceux qui tolèreraient (ou qui digèreraient) cela difficilement, on leur suggèrera d'écrire cèderais, possèdera ou succèderiez. Bien sûr, nous n'énumèrerons pas tous les cas possibles et ne répèterons plus la possibilité de garder l'orthographe classique.

Encore une variante, pour compléter l'éventail de situations: l'accent grave devrait également remplacer l'accent aigu dans les constructions (il s'agit en général de tournures littéraires ou très formelles) où le sujet je est postposé: eussè-je, dussè-je, puissè-je. Vous est-il déjà arrivé de devoir utiliser ces formules? Moi jamais, fussè-je le seul à le reconnaître!

Mais la nouvelle norme a prévu -comme d'habitude d'ailleurs- des exceptions, des mots où la règle ne doit pas s'appliquer. C'est le cas notamment des mots (et leurs dérivés, bien entendu) avec des préfixes dé- (comme dans dégeler, déceler, dépecer, détenir, développer, démesure ou se démener) ou pré- (comme dans prélever ou prévenir), ainsi que des mots qui commencent directement par é-, (comme échelon, écheveau, échevelé, écrevisse, égrener, élever, émeraude, émeri, épeler ou éperon). On ne nous a pas expliqué pourquoi, mais la réforme ne touche pas non plus les médecins ni la médecine, quoiqu'on l'exerce à Étretat.

Pour rappel, la règle du champion de France d'orthographe:



Toujours à suivre...

mercredi 6 avril 2016

Grand écran à l'EOI les 13 et 14 avril

Comme les années précédentes, et après le succès de public de novembre dernier, notre Département organise en avril le deuxième volet de cette activité cinéma qui plaît tant à nos élèves. Voici les bandes-annonces des films que nous pourrons voir les 13 et 14 avril prochains dans les locaux de notre École:


Marguerite, de Xavier Giannoli, un film qui a remporté 4 récompenses lors de la 41e édition des prix César fin février. Catherine Frot y a été sacrée meilleure actrice.

Ces journées permettront à nos élèves de retrouver des acteurs classiques du cinéma français comme Claude Brasseur dans L'étudiante et Monsieur Henri, du réalisateur Ivan Calbérac, ou encore Jeanne Moreau, toujours magnifique dans Une Estonienne à Paris, de Ilmar Raag:



Il y aura de l'humour aussi, avec des comédies comme Papa ou maman, de Martin Bourboulon, qui prépare déjà une deuxième partie avec les mêmes acteurs, Laurent Lafitte et Marina Foïs (sortie prévue pour décembre), ou Une heure de tranquillité, de Patrice Leconte, avec l'incontournable Christian Clavier et la présence de l'Espagnole Rossy de Palma:




Et puis, tout un éventail de situations de la vie et des relations humaines, du suspense au drame personnel, avec des titres comme Boomerang (de François Favrat), Premiers crus (de Jérôme Le Maire), Barbecue (de Éric Lavaine) ou En équilibre (de Denis Dercourt):









Rendez-vous à tous nos élèves la semaine prochaine à l'EOI. Venez nombreux!

lundi 21 mars 2016

À propos de la réforme de l'orthographe (2)

Après le tréma, deuxième volet de ce parcours du combattant qu'est la nouvelle orthographe, et nous tombons sur l'une de ses mesures les plus médiatiques, la suppression de l'accent circonflexe, qui a même provoqué ce slogan mille fois relayé (sur Twitter en particulier), 'Je suis circonflexe'.


Première chose à dire, l'accent circonflexe (le petit chapeau) ne disparait pas. Attention! me direz-vous, vous avez oublié de mettre l'accent circonflexe sur le dernier i de 'disparaît'. Eh bien, justement, la nouvelle orthographe préconise la suppression de cet accent sur les lettres i et u, sauf s'il est nécessaire pour différencier deux mots, par exemple: 'sûr' et 'sur', ou 'mûr' et 'mur', ou encore le participe passé 'dû' et la contraction 'du', les noms 'jeûne' et 'jeune', ou certaines formes verbales du verbe 'croitre' (oui, désormais sans circonflexe si on le veut) qui pourraient être confondues avec celles du verbe 'croire' ('il croit' et 'il croît', 'il a cru' et 'il a crû'...); ce n'est pas la même chose et, dans ces cas-là, il faut toujours le garder.


On peut se demander pourquoi cet accent peut disparaitre sur les voyelles i et u et ne peut pas le faire sur les autres. Pour résumer, on peut répondre que ces deux voyelles ont un seul timbre, c'est-à-dire qu'elles sont toujours prononcées de la même manière, qu'elles soient surmontées ou non d'un accent, alors que les autres connaissent plusieurs timbres, plus ouverts ou fermés, antérieurs ou postérieurs, même si ces oppositions sont très peu respectées dans certains cas aujourd'hui (la différence entre 'patte' et 'pâte' est de plus en plus rare).

Mais revenons à nos accents. On ne peut pas non plus se passer du circonflexe quand il s'agit des 1ère et 2ème personnes du pluriel du passé simple: 'nous fîmes' (de 'faire'), 'nous fûmes' (de 'être'), 'vous eûtes' (de 'avoir'), 'vous lûtes' (de 'lire') et, bien évidemment, 'vous dîtes' qui autrement serait pris pour un présent de l'indicatif. De même, l'accent circonflexe restera toujours présent sur les lettres i et u de la 3ème personne du singulier du subjonctif imparfait (et plus-que-parfait), si jamais il vous arrive de devoir l'utiliser: 'Je n'étais pas sûr que quelqu'un lût cet article!'.

Finalement, on régularise certains adverbes en -ûment sur le modèle d'autres adverbes qui refusaient déjà de... porter le chapeau: 'absolument', 'éperdument' ou 'résolument' l'emportent sur 'ambigûment', 'assidûment', '(in)dûment' qui perdent ainsi leur accent. Flute! encore des accents qui partent.

Ah! Et si vous vous appelez Benoît et que vous habitez à Nîmes, pas de souci, les noms propres (et leurs dérivés) ne sont pas concernés par la réforme!

On se résume; il parait (du verbe 'paraître' et non pas du verbe 'parer') que des mots tels que 'abimer', 'ainé', 'cloitre', 'cout', 'diner', 'gite', 'huitre', 'ile', 'piqure' vont apparaitre assidument à partir du mois d'aout dans nos boites aux lettres. Celui qui comparait (du verbe 'comparaître' et non pas du verbe 'comparer') sent qu'il y a comme un arrière-gout de brulé dans le ragout... Les maitres devront s'entrainer sans dégout ou travailler à la chaine pour murir cette orthographe fraiche et traitresse qui vient de naitre. Ci-git le roi des accents, coute que coute.

Toujours à suivre.

mercredi 16 mars 2016

Hommage à Georges Brassens (2)

C'était hier soir, à 18 heures 30. Fidèles au rendez-vous, comme l'année dernière, les deux musiciens chevronnés se produisent sur la scène de notre Salón de actos devant un public un peu froid au début pour nous présenter un choix très personnel de chansons de Brassens; en effet, le duo Cossío-Balasch a mélangé avec beaucoup de talent les grands classiques du Sétois à d'autres titres moins connus mais pas pour autant moins beaux.


Le coup d'envoi est donné avec Les croquants, qui commence à briser la glace des plus sceptiques: ils méconnaissent tout simplement le savoir-faire d'Ernesto Cossío (voix et guitare) et de Coco Balasch (contrebasse) pour lancer la soirée. Suivent Une jolie fleur  et Mourir pour des idées ("d'accord, mais de mort lente") et l'assistance est déjà happée par le rythme et les paroles toujours précises et précieuses de Brassens.


Entre anecdotes cocasses et histoires de la vie de l'auteur, racontées par les deux musiciens le temps de s'essuyer le front -car il fait chaud sur scène, les feux de la rampe y sont pour quelque chose et l'ironie de Cossío ne manque pas de nous rappeler qu'il existe aujourd'hui des technologies bon marché qui remplacent partout les bons vieux réflecteurs de l'époque de Brassens-, arrivent Le vieux Léon, puis Gastibelza que beaucoup dans le public reconnaissent et fredonnent.


On assiste avec plaisir à cette complicité des deux musiciens qui dure depuis plus de 25 ans et qui devient plus évidente dans l'art de passer du coq à l'âne pour aborder les sujets les plus chers à Brassens, comme celui de la mort, qui l'a si vite touché, lui, alors qu'il venait d'avoir 60 ans: L'ancêtre et Le testament figurent parmi les plus beaux exemples, et notre duo s'en donne à coeur joie en impliquant un public désormais invité à venir danser et chanter sur scène.



On en est déjà à la deuxième moitié du concert et les deux musiciens enchaînent avec habileté de nouveaux titres; cette fois, c'est plutôt d'amour qu'il sera question: Je me suis fait tout petit évoque avec tendresse le Brassens amoureux de celle qui l'avait toujours accompagné et qui "repose auprès de lui au Cimetière des pauvres à Sète" (ne manquez surtout pas de visiter le site Analyse Brassens). Viennent ensuite La femme d'Hector et Dans l'eau de la claire fontaine, avant de tomber sur Le parapluie, un vrai délice plein de subtilité et de naïveté.


Cossío et Balasch ont su ménager leur répertoire et ont gardé pour la fin du spectacle deux véritables chefs-d'oeuvre: Marinette, que tout le monde connaît, était le prétexte parfait pour rendre hommage à l'incomparable Javier Krahe, décédé en juillet 2015 et qui avait si admirablement adapté cette chanson sous le titre de Marieta.


Et le spectacle ne pouvait en aucun cas se terminer sans l'incontournable Les copains d'abord, un titre qui a longtemps servi à présenter ces deux musiciens sur les scènes de France et de Navarre; le public qui bat la mesure et les musiciens qui n'ont pas oublié de remarquer que si personne ne venait les accompagner sur scène ce soir, c'était parce qu'il manquait notre cher collègue PB, absent bien malgré lui et qui connaît par coeur cette chanson... et tant d'autres.


Soirée très réussie pour notre duo, qui nous rappelle avant de partir que le 30 avril prochain, à La Campana de los Perdidos, se tiendra le XVe Tribut à Brassens, un festival qui, chaque année, rend hommage au grand auteur-compositeur-interprète français; tout le monde peut y participer à la seule condition d'avoir envie de chanter et de s'amuser sur les airs de Tonton Georges.

Quant à nous, un grand bravo pour les deux artistes, nous avons déjà hâte de retrouver Ernesto Cossío et Coco Balasch et nous espérons pouvoir compter sur eux encore une fois l'année prochaine pour réécouter Brassens ou, pourquoi pas, d'autres chanteurs français...