mercredi 16 mars 2016

Hommage à Georges Brassens (2)

C'était hier soir, à 18 heures 30. Fidèles au rendez-vous, comme l'année dernière, les deux musiciens chevronnés se produisent sur la scène de notre Salón de actos devant un public un peu froid au début pour nous présenter un choix très personnel de chansons de Brassens; en effet, le duo Cossío-Balasch a mélangé avec beaucoup de talent les grands classiques du Sétois à d'autres titres moins connus mais pas pour autant moins beaux.


Le coup d'envoi est donné avec Les croquants, qui commence à briser la glace des plus sceptiques: ils méconnaissent tout simplement le savoir-faire d'Ernesto Cossío (voix et guitare) et de Coco Balasch (contrebasse) pour lancer la soirée. Suivent Une jolie fleur  et Mourir pour des idées ("d'accord, mais de mort lente") et l'assistance est déjà happée par le rythme et les paroles toujours précises et précieuses de Brassens.


Entre anecdotes cocasses et histoires de la vie de l'auteur, racontées par les deux musiciens le temps de s'essuyer le front -car il fait chaud sur scène, les feux de la rampe y sont pour quelque chose et l'ironie de Cossío ne manque pas de nous rappeler qu'il existe aujourd'hui des technologies bon marché qui remplacent partout les bons vieux réflecteurs de l'époque de Brassens-, arrivent Le vieux Léon, puis Gastibelza que beaucoup dans le public reconnaissent et fredonnent.


On assiste avec plaisir à cette complicité des deux musiciens qui dure depuis plus de 25 ans et qui devient plus évidente dans l'art de passer du coq à l'âne pour aborder les sujets les plus chers à Brassens, comme celui de la mort, qui l'a si vite touché, lui, alors qu'il venait d'avoir 60 ans: L'ancêtre et Le testament figurent parmi les plus beaux exemples, et notre duo s'en donne à coeur joie en impliquant un public désormais invité à venir danser et chanter sur scène.



On en est déjà à la deuxième moitié du concert et les deux musiciens enchaînent avec habileté de nouveaux titres; cette fois, c'est plutôt d'amour qu'il sera question: Je me suis fait tout petit évoque avec tendresse le Brassens amoureux de celle qui l'avait toujours accompagné et qui "repose auprès de lui au Cimetière des pauvres à Sète" (ne manquez surtout pas de visiter le site Analyse Brassens). Viennent ensuite La femme d'Hector et Dans l'eau de la claire fontaine, avant de tomber sur Le parapluie, un vrai délice plein de subtilité et de naïveté.


Cossío et Balasch ont su ménager leur répertoire et ont gardé pour la fin du spectacle deux véritables chefs-d'oeuvre: Marinette, que tout le monde connaît, était le prétexte parfait pour rendre hommage à l'incomparable Javier Krahe, décédé en juillet 2015 et qui avait si admirablement adapté cette chanson sous le titre de Marieta.


Et le spectacle ne pouvait en aucun cas se terminer sans l'incontournable Les copains d'abord, un titre qui a longtemps servi à présenter ces deux musiciens sur les scènes de France et de Navarre; le public qui bat la mesure et les musiciens qui n'ont pas oublié de remarquer que si personne ne venait les accompagner sur scène ce soir, c'était parce qu'il manquait notre cher collègue PB, absent bien malgré lui et qui connaît par coeur cette chanson... et tant d'autres.


Soirée très réussie pour notre duo, qui nous rappelle avant de partir que le 30 avril prochain, à La Campana de los Perdidos, se tiendra le XVe Tribut à Brassens, un festival qui, chaque année, rend hommage au grand auteur-compositeur-interprète français; tout le monde peut y participer à la seule condition d'avoir envie de chanter et de s'amuser sur les airs de Tonton Georges.

Quant à nous, un grand bravo pour les deux artistes, nous avons déjà hâte de retrouver Ernesto Cossío et Coco Balasch et nous espérons pouvoir compter sur eux encore une fois l'année prochaine pour réécouter Brassens ou, pourquoi pas, d'autres chanteurs français...

2 commentaires:

  1. Je tire mon chapeau aux artistes et au chroniqueur!

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  2. Et dire que j'ai raté ce concert! Heureusement, je n'ai pas raté la chronique.

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